Biodiversité : IMT Atlantique passe à la pratique

Gestion « vertueuse » de ses campus, partenariats avec des associations dédiées à l’environnement, inventaire de la faune et de la flore… IMT Atlantique prend le virage de la biodiversité. Une initiative qui s’inscrit dans le droit fil de sa politique de transformation écologique et sociétale.

Préserver la diversité des espèces et les ressources

L'objectif figurait déjà parmi les axes clés du plan stratégique, via la politique de Transformation écologique et sociétale d’IMT Atlantique, présentée en mai 2021. Il fait désormais l’objet d’une convention de partenariat signée en novembre 2022 avec Bretagne vivante, une association qui agit pour la préservation de l’environnement et de la biodiversité. Alors que la COP 15 de Montréal, consacrée à la biodiversité, vient de s'achever sur un important accord international, l’école confirme son engagement sur ce sujet.
« Jusqu’à présent, ce thème était certes présent dans nos activités de recherche, mais très peu dans nos enseignements ou même dans notre action au quotidien, explique Frédéric Pallu, chargé de mission développement économique et stratégique à l’école. Or pour former des ingénieurs responsables, capables de prendre en charge durant leur carrière la transition énergétique et environnementale, nous devons les sensibiliser et leur donner des outils. C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers Bretagne vivante qui bénéficie d’une expertise reconnue en la matière. »

Biodiversité sur le terrain

Priorité à l’observation sur le terrain

L’école entend d’abord s’appuyer sur ses trois campus, qui serviront de terrains d’observation privilégiés. Ceux de Nantes et Brest, assez vastes (une douzaine d’hectares chacun, bâtiments inclus) et éloignés des centres-villes - à la différence de celui de Rennes - sont particulièrement concernés. « Il s’agit d’être attentifs à tout ce que l’on peut observer sur le terrain », indique Frédéric Pallu.

Une première étape a consisté à dresser un état des lieux de la faune, de la flore, et des espaces naturels. Dès mars 2021, un « pré-inventaire » des abeilles sauvages a ainsi été réalisé sur les sites de Nantes et Brest. Il a permis de recenser 52 espèces d’abeilles, ainsi que de nombreux spécimens d’autres invertébrés.
La direction du patrimoine et des services généraux a coordonné, au printemps 2022, un groupe de travail destiné à articuler entre eux les différents usages des espaces verts du campus de Nantes. Le campus de Nantes, par exemple, en bordure de l’Erdre, comporte plusieurs zones intéressantes : on y observe la présence d’oiseaux (une cinquantaine d’espèces a été recensée), de mammifères (renards, chevreuils, sangliers…) ; la présence de mares en hiver concentre la biodiversité.

IMT Atlantique entend désormais d’aller plus loin. Un plan d’action prenant en compte la biodiversité a été présenté au conseil d’école de novembre 2022. « C’est un engagement fort de l’école », souligne Christophe Lerouge, le directeur. IMT Atlantique s’engage ainsi à respecter, sur ses trois campus, la charte « Regain » de Bretagne vivante, qui concerne les espaces verts : absence de pesticides,  méthodes de tonte « raisonnée », inventaires des insectes et des différentes espèces botaniques… Autres actions possibles, la création d’un « espace de pilotage et d’arbitrage » des questions de biodiversité, la limitation des passages d’engins, afin d’éviter le tassement du sol… Un potager en permaculture, créé il y a quelques années, sera maintenu et peut-être développé - avec la participation des élèves. Certaines zones, en revanche, seront volontairement laissées en jachère. Des séances de « travaux pratiques » sont aussi prévues pour les étudiants. Et la biodiversité sera davantage intégrée au cursus - dans le tronc commun comme dans les cours optionnels - et à la recherche.

Une autre approche de l’ingénierie

Dans cette démarche, Bretagne vivante n’est d’ailleurs pas le seul partenaire de l’école : celle-ci collabore aussi avec le Gretia (Groupe d’étude des invertébrés armoricains), une association entomologiste qui a rédigé un premier rapport sur la présence d’abeilles sauvages sur les campus de Brest et Nantes, et la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) : les 3 campus de l’école sont ainsi labellisés « refuges LPO ». L’école collabore aussi avec Oniris, l’école vétérinaire nantaise, avec laquelle elle a notamment signé une convention sur les insectes pollinisateurs. Et d’autres établissements, comme l’Ecole supérieure du bois, sont intéressés par la démarche.

Biodiversité dans l'enseignement
Compter les insectes, observer  la flore, repenser la gestion des espaces verts… « Cela peut surprendre, pour une école comme la nôtre, admet Frédéric Pallu. Mais l’environnement est depuis longtemps une de nos thématiques majeures - avec l’énergie et le numérique. Il est normal que la question du Vivant, longtemps restée dans l’angle mort des formations d’ingénieurs (à l’exception des écoles d’agronomie) y soit désormais pleinement intégrée. »
« Pour autant, nous entendons bien rester sur notre métier de base, celui de la science et de la technologie, poursuit le responsable. Mais en croisant cette approche scientifique avec le changement climatique et la biodiversité, il est possible de produire de nouvelles connaissances. C’est une autre façon de faire de l’ingénierie. »

Publié le 04.01.2023

par Fabienne MILLET-DEHILLERIN

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