Le déploiement de cinq nouvelles lignes de détection ARCA (Astroparticle Research with Cosmics in the Abyss) s’est déroulé début avril dans l'infrastructure de recherche KM3NeT qui abrite une nouvelle génération de télescopes à neutrinos au large de la Sicile : une étape majeure pour la collaboration KM3NeT qui rassemble 300 personnes dans le monde dont une équipe d’ingénieurs et chercheurs de SUBATECH. Avec les six lignes de détection ORCA (Oscillation Research with Cosmics in the Abyss), l'observatoire à neutrinos KM3NeT dispose maintenant d’une sensibilité comparable à celle de son prédécesseur, le télescope ANTARES.
A une profondeur de 3 500 m au fond de la mer Méditerranée, à environ 80 km au large de Capo Passero en Sicile, le télescope ARCA et son jumeau ORCA, situé lui au large de Toulon en France, permettront aux scientifiques d'identifier les sources astrophysiques de neutrinos cosmiques de haute énergie et d’étudier les propriétés fondamentales du neutrino lui-même.
Une fois terminé, le détecteur KM3NeT/ARCA formera un réseau de plus de deux cents lignes de détection. Chacune mesure 700 m de haut et comprend 18 modules optiques équipés de capteurs de lumière ultra-sensibles qui enregistrent les faibles éclairs de lumière générés par les particules produites après l’interaction de neutrinos dans les fonds sous-marins de la Méditerranée. Un télescope géant !
Une étape pour SUBATECH
Début avril, cinq nouvelles unités ont été déployées, testées et connectées au réseau du fond marin. Elles s'ajoutent à la première unité de détection de l'appareil, déployée dès 2015. L’équipe de SUBATECH était directement impliquée dans cette opération : elle a participé au démarrage du télescope sous sa nouvelle forme et notamment à la mise en route et à l'optimisation de tous les éléments acoustiques indispensables à la maîtrise de sa géométrie et par conséquence à sa précision de pointage.
L’équipe a aussi été mise à contribution dans l’urgence lors de l’intégration de modules optiques. En effet, un des capteurs assemblés à Nantes a dû être envoyé à Catane pour remplacer un module défectueux sur une des lignes préparées pour ce déploiement. Le premier capteur assemblé à SUBATECH est donc en fonctionnement par 3 500 m de fond.
Cette étonnante opération en mer constitue un tournant pour KM3NeT qui est maintenant prête à soutenir la construction massive des appareils sur les deux sites.
Crédit photo : KM3NeT Collaboration et IMT Atlantique
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par Fabienne MILLET-DEHILLERIN