Deux étudiants dans le prestigieux programme "Vulcanus in Japan"

L’un vient de finir le programme, l’autre le commence tout juste. Yann Miguet et Camille Boucher, étudiants à IMT Atlantique, nous parlent de leur expérience au sein de « Vulcanus in Japan », ouvert aux élèves ingénieurs et scientifiques parmi les plus brillants de l’Union Européenne.

Des cours intensifs de japonais pour bien maîtriser la langue puis un stage de plusieurs mois en entreprise : voilà ce qu’offre le programme Vulcanus, créé en 1997 dans le cadre du EU-Japan Centre for Industrial Cooperation. Chaque année, une dizaine d’étudiants ressortissants de l’Union Européenne et des pays du SMP (Single Market Program) rejoignent, après un processus de sélection, l’aventure Vulcanus. Auparavant d’une durée d’un an, le programme fait peau neuve pour 2024 et se déroulera désormais sur huit mois. Interview croisée avec Camille Boucher et Yann Miguet, participants des éditions 2022 et 2023.

Quelques mots sur votre parcours ?

Camille Boucher : J’ai fini ma 3e année à IMT Atlantique l’an dernier. En deuxième année, j’ai choisi la thématique d’approfondissement DCL (Développement collaboratif et multisites de logiciels) et j’ai effectué un stage de quatre mois dans un centre spatial universitaire à Montpellier. Pour mon stage de fin d’études, je suis partie quatre mois au Japon à l’université de Tohoku au sein d’un laboratoire universitaire. J’ai travaillé sur un projet de création d’un réseau de robots indépendants et autonomes pour des explorations lunaires. Je me suis particulièrement intéressée à l’IA et j’ai utilisé des frameworks existants pour les appliquer dans un environnement lunaire. Ces recherches ont mené à l’écriture d’un papier scientifique, et, en tant qu’autrice principale, je vais aller le présenter en janvier au Vietnam lors de l’International Symposium on System Integration (SII).

Yann Miguet : Je suis actuellement en 3e année à IMT Atlantique, sur le campus de Brest, et j’ai choisi la thématique d’approfondissement MCE (Mathematical and computational engineering).

Qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre le programme Vulcanus ?

Camille : Je voulais encore avoir une année de réflexion avant de rentrer dans la vie active. Et puis, en 3e année, j’ai fait un échange universitaire de 4 mois au Canada. Cette expérience a confirmé mon goût pour le voyage, mais j’avais envie d’être encore plus dépaysée, alors le Japon m’a paru idéal. J’y ai donc fait mon stage de fin d’études, et j’ai eu envie d’y retourner. En effet, j’apprécie depuis longtemps la culture du pays, la nourriture, et, plus largement, j’ai un attrait particulier pour l’Asie. Enfin, je suis intéressée par le domaine du spatial, et le secteur est porteur en ce moment : le Japon a monté de nombreux partenariats avec d’autres pays et fait beaucoup de R&D.

Yann : J’adore la culture japonaise, aussi bien l’art de vivre à la japonaise que tout l’aspect culture historique avec la musique, les arts, la cérémonie du thé… Je me sens un peu chez moi dans la culture japonaise, avec toutes ses valeurs de respect des autres, de politesse et d’harmonie. J’avais vraiment envie de faire ce programme pour avoir une première expérience en entreprise au Japon et ainsi pouvoir, par la suite, y retourner et y travailler de manière plus durable.

Quelle entreprise avez-vous choisie pour votre stage ?

Camille : J’ai choisi l’entreprise Ispace, une start-up dont le siège social est à Tokyo. Il s’agit d’une entreprise privée du spatial qui veut envoyer des rovers sur la lune. Une première mission a été lancée en juin dernier, mais un problème a été rencontré lors de l’atterrissage du rover. Je vais donc faire partie de la seconde mission, au sein du centre de contrôle.

Yann : Mon stage s’est déroulé au sein de l’entreprise Fujitsu dans la ville de Kawasaki, dans le domaine des réseaux et télécommunications. Plus précisément, j’ai travaillé à l’élaboration d’un protocole « trustable internet », qui vise à améliorer la crédibilité des informations sur internet.

Camille Boucher

La barrière de la langue n’est-elle pas trop difficile, malgré les cours intensifs de japonais ?

Camille : Lors de mon stage de fin d’études, à Sendai, c’était très difficile pour échanger car c’est une ville très peu touristique et peu de monde parlait anglais. Mais avec le programme Vulcanus, en un mois seulement, je suis capable de demander des conseils, des directions dans la rue, et d’engager la discussion. Il faut être très consciencieux dans son apprentissage, mais on progresse vraiment vite même si on ne connaissait rien au japonais avant.

Yann : C’était très difficile pour moi au début, car très peu de monde parlait anglais dans mon entreprise, y compris mon tuteur. Ceux qui m’entouraient se débrouillaient à l’écrit, mais très peu à l’oral, et j’ai donc rapidement dû maîtriser le japonais pour pouvoir échanger. Vers la fin de mon stage, j’étais vraiment beaucoup plus à l’aise pour m’exprimer.

Y'a-t-il des aspects de la vie quotidienne et de la culture japonaise qui vous ont particulièrement marqués ?

Camille : Ce qui m’a le plus frappée en arrivant, c’est la manière dont les gens se comportent dans le métro : personne ne parle, personne ne mange, et personne ne met de parfum car l’odeur pourrait déranger. C’est déstabilisant au début, mais après on s’habitue et on apprécie !

Yann : Une chose qui m’a surpris au départ, c’est que tout est compartimenté dans les supermarchés au Japon : il y a un étage pour la nourriture, un autre pour les produits de la vie quotidienne… et on paie à chaque étage. C’est très rare de faire toutes ses courses en même temps.

Comment envisagez-vous la suite de votre carrière professionnelle ?

Camille : Je ne sais pas encore si je veux continuer à travailler dans le domaine du spatial, car cela me pose question notamment sur les aspects budgétaires et environnementaux. Mais pour l’instant, je pense vouloir rester travailler au Japon.

Yann : Mon souhait serait de retourner travailler au Japon. Fujitsu m’a proposé de revenir vers eux pour des activités de recrutement, donc j’y réfléchis sérieusement. Sinon, je pense passer des certifications de langue pour postuler dans d’autres entreprises.

Photo de Yann Miguet

Des conseils pour les étudiants qui voudraient rejoindre le programme Vulcanus ?

Camille : Être motivé, connaître quelques mots de japonais pour pouvoir s'orienter dans la rue et échanger un minimum, et être très consciencieux dans son apprentissage de la langue.

Yann : Se renseigner sur les bases de la culture japonaise. C’est important de comprendre comment les gens se comportent là-bas pour ne pas paraître impoli. Pour moi, la valeur principale de ce programme c’est de voir que la culture dans laquelle on a grandi n’est pas celle de tout le monde, cela permet d’avoir une plus grande ouverture d’esprit et une meilleure compréhension des autres.

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Publié le 14.11.2023

par Clémence Ballandras

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