Elles sont de formidables ambassadrices pour les étudiantes en école d’ingénieur, pour les femmes scientifiques, pour l’ingénierie nucléaire… et - il va s’en dire ! - pour IMT Atlantique. Sophia Alleau et Giovanna Rezende figurent parmi les 100 jeunes femmes dans le monde sélectionnées par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) pour bénéficier d’une bourse Marie Sklodowska-Curie.
Le programme de bourses Marie Skłodowska-Curie
Le programme de bourses Marie Skłodowska-Curie vise à accroître le nombre de femmes dans le domaine nucléaire. Du nom de la physicienne pionnière et Prix Nobel Marie Skłodowska-Curie, il a pour but d’inspirer les jeunes femmes et de les encourager à faire des études dans le domaine nucléaire, en octroyant à des étudiantes très motivées une bourse leur permettant de suivre un programme de master et en leur donnant la possibilité d’effectuer un stage à l’AIEA.
« J'ai entendu parler de cette bourse pour la première fois au Brésil, mais c’est pendant mon stage de 2ème année en France que ma tutrice m'a encouragée à envoyer ma candidature. Marie Curie est mon principal modèle en tant que femme et scientifique, une de mes plus grandes sources d’inspirations pour me lancer dans le domaine nucléaire. L’un de mes objectifs en tant que femme dans l’ingénierie nucléaire est de pouvoir inciter davantage de filles à suivre cette voie » témoigne Giovanna Rezende, déjà soutenue comme profil prometteur par son pays, le Brésil et en double-diplôme à IMT Atlantique dans la thématique DEMIN*.
De l’Université à IMT Atlantique pour le nucléaire
Franco-marocaine, Sophia Alleau aspirait dès le lycée à travailler dans l’environnement. « Devenir ingénieure ? Un professeur m’en a dissuadée en raison de mes notes en maths lorsque je devais faire mes choix sur Parcours Sup. Alors j’ai opté pour un CMI cursus master ingénieur en environnement à l’Université d’Aix-Marseille ». En L3 elle décide de faire son stage dans le domaine de l'énergie pour être sûre que cela lui plait réellement avant de poursuivre par un master en énergie (GEE) : « J'ai choisi le parcours Management de l'environnement, valorisation et analyse (MAEVA) ayant pour finalité la gestion raisonnée du mix énergétique et de la transition écologique. Cela m'a beaucoup apporté et donné l'envie de continuer mes études en me spécialisant dans l'ingénierie nucléaire. J’avais fait de la sûreté. Je voulais travailler dans la production, en centrale ». Elle passe alors le concours GEI Univ qui permet d’intégrer une école d’ingénieur en venant de l’université. « J’ai tout de suite identifié IMT Atlantique pour mes projets. Je ne regrette pas d’avoir rajouté 2 ans d’études à mon parcours en entrant à l’école. »
Après un parcours nourri de ténacité et motivation, et forte de cette reconnaissance de l’AIEA, elle réfléchit à l‘orientation à donner à son avenir professionnel. « Peut-être faire mon stage dans le nucléaire appliqué au spatial ou à la santé, puis celui de dernière année à EDF. En fait, je ne veux pas me précipiter à utiliser cette opportunité de stage offerte par l’AIEA, j’ai 1 an pour me décider. » Envisager une carrière à l’international ? « Pourquoi pas, j’y réfléchis beaucoup en ce moment ! C’est une idée stimulante de sortir de sa zone de confort.» Ambassadrice IMT, elle aussi a « envie d’aider les jeunes femmes à croire en elles, les convaincre qu’il ne faut pas se mettre de barrières … »
Une reconnaissance et un tremplin pour des jeunes femmes
La bourse de l’AIEA permettra à Giovanna de continuer ses études plus sereinement en France et de supporter les coûts d'un possible doctorat. « J'attends avec impatience ce stage au sein de l'AIEA. Je n'ai jamais rêvé qu'un jour je pourrais être associée à une organisation comme celle-ci pendant ma carrière et en faisant ce que j'aime faire, » dit-elle. « Depuis que j’ai commencé mes études en génie nucléaire, je suis fascinée par son potentiel à transformer le monde. Mon objectif est de me consacrer à la conception et au développement de nouvelles technologies en médecine nucléaire et d’en faire bénéficier les pays en développement. »
L’une comme l’autre sont bien conscientes que cette reconnaissance leur apporte le soutien de la principale organisation mondiale de coopération scientifique et technique dans le domaine du nucléaire, et un accès au réseau international de l’AIEA pour développer leurs carrières. Le rassemblement des lauréates des bourses Marie Skłodowska-Curie qui aura lieu à Vienne les 7 et 8 mars prochains leur permettra d’effectuer leurs premiers pas dans ce réseau.
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par Fabienne MILLET-DEHILLERIN