Lancement d'Irispace, l'institut régional de l'innovation spatiale

IMT Atlantique lance aujourd’hui officiellement Irispace - Institut régional de l’innovation spatiale, présidé par Christophe Lerouge directeur d’IMT Atlantique et coordonné par Nicolas Bellec. Il regroupe l’ensemble des acteurs concernés sur le territoire une trentaine de membres : acteurs académiques et socio-économiques, institutionnels, start-ups… dont le CNES, l’Ifremer, l'UBO et l'Université de Rennes. Objectifs : fédérer ces acteurs, multiplier les usages de l’espace et jouer un rôle clé dans la nouvelle « économie spatiale ».

« Irispace est d’abord un institut régional, explique Nicolas Bellec, coordinateur du nouveau cluster. La Bretagne est un territoire lié au spatial, qui dispose d’un écosystème favorable, avec de nombreux acteurs reconnus, capables de répondre à des besoins variés. »

Nicolas Bellec, coordinateur d'Irispace, Catherine Hellio, directrice déléguée d'IMT Atlantique et Christophe Lerouge, directeur d'IMT Atlantique
Nicolas Bellec, coordinateur d'Irispace, Catherine Hellio, directrice déléguée d'IMT Atlantique et Christophe Lerouge, directeur d'IMT Atlantique

Irispace
Lancement d'Irispace le 23 juin

Nouveaux acteurs, nouveaux usages

Le secteur est en pleine effervescence, partout dans le monde. De nouveaux entrants innovants bousculent les acteurs « historiques » ; le recours à de nouvelles disciplines, comme le numérique ou la photonique, ouvrent des perspectives inédites ; et de nouveaux usages de l’espace apparaissent, dans la surveillance, l’océanographie, la défense, la météorologie… Une étude de l’UE prévoit que dans quelques années, 15 % du PIB dépendront des infrastructures satellite.
Capitaliser sur les atouts de la Région, améliorer la visibilité de son écosystème, et développer les technologies spatiales et leurs usages : tels sont donc les objectifs. Pour y parvenir, Irispace compte travailler sur quatre axes : la recherche, la formation l’innovation et les usages. Autant de sujets sur lesquels IMT Atlantique aura un rôle à jouer.

Côté recherche, l’école est présente sur une large partie de la chaîne de valeurs du secteur spatial : les données, les télécoms, les systèmes embarqués, les communications optiques… Sur le volet formation, l’école a créé depuis un an un « parcours spatial », optionnel, en 2ème année du cursus ingénieurs. Dispensé avec le concours d’intervenants extérieurs (CNES, CEA…), il comprend quatre UE, réparties sur 2 mois. Au programme :

  • introduction au spatial (histoire, droit, environnement, contraintes…) ;
  • les usages du satellite (observation, géo-localisation, positionnement) et les applications dans les télécoms (Internet des objets, TV…) ;
  • les différentes briques qui composent un satellite (systèmes, architecture électronique, alimentation…) ;
  • le « segment sol » : tous les équipements permettant de communiquer avec le satellite. L’occasion de fabriquer des antennes, de capter des signaux de l’espace…

Ce parcours débouche sur la modélisation d’un « CubeSat » (ou nanosatellite cubique), avec une mission définie.

Un Centre spatial universitaire va également voir le jour sur le campus brestois d’IMT Atlantique, avec le soutien du CNES et de la Région. Doté d’équipements dédiés (segment sol, notamment), il permettra aux étudiants de fabriquer de petits satellites, munis d’une charge utile, et de faire procéder à leur lancement, avec l’aide de partenaires industriels. « D’ici 2028, nous espérons avoir lancé notre satellite », indique Nicolas Bellec.

Un atout pour le développement économique local

Enfin, Irispace souhaite aider les acteurs à passer à la vitesse supérieure, notamment en misant sur l’innovation et le développement des usages de l’espace. Dans ce domaine, plusieurs pistes ont été identifiées. Parmi celles-ci, l’océan apparaît comme un thème majeur. « La Bretagne est déjà la première région européenne pour les applications spatiales dans le maritime », rappelle Nicolas Bellec.

Lancement Irispace
Nicolas Bellec, coordinateur d'Irispace

L’Ifremer participe ainsi au programme du satellite SWOT. Sealink, de son côté, déploie des bouées d’observation du milieu marin, connectées par satellite. Et les applications possibles de l’espace au milieu marin paraissent toujours plus nombreuses : contrôle et régulation du trafic maritime, suivi de la pêche, surveillance des pollutions ou des activités illicites…
Plusieurs de ces sujets intéressent la chaire Oceanix d’IMT Atlantique, qui utilise le big data et l’IA pour améliorer la connaissance de l’océan. L’équipe de la chaire travaille notamment à l’élaboration d’un « jumeau numérique » de l’océan, qui ouvrirait la voie à de nouveaux usages.
Autre grand domaine d’applications, les télécoms. Que ce soit pour le haut débit, l’internet des objets ou même la télévision, le satellite s’avère en effet un outil précieux. Il peut notamment aider à couvrir les fameuses « zones blanches », en complément de la fibre optique. Irispace prévoit également de mettre les technologies spatiales au service de la cybersécurité, de la météorologie, de l’agriculture, des mobilités durables…
Bref, l’espace apparaît de plus en plus comme un vecteur important de développement économique, dans de nombreux domaines. Et la Bretagne compte bien jouer un rôle moteur dans cette « économie spatiale » promise à une forte expansion. « Le spatial connaît aujourd’hui un boum sans précédent, résume Nicolas Bellec. Irispace doit nous permettre de faire connaître les acteurs de la Région, de monter de nouveaux projets et de valoriser nos atouts. »

Publié le 18.07.2023

par Fabienne MILLET-DEHILLERIN

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