Lab’Optic : IMT Atlantique, l’ENIB et l’ENSSAT s’associent avec Orange pour travailler sur les réseaux optiques.

C’est le fruit d’une collaboration de plusieurs décennies : Orange et trois écoles, IMT Atlantique, l’ENIB et l’ENSSAT annoncent la création d’un laboratoire commun dédié aux télécommunications optiques, le Lab’Optic. L’accord, signé pour une durée de 5 ans, renouvelable va donner naissance à un laboratoire fort d’une vingtaine de chercheurs, auxquels viendront s’ajouter des doctorants et des personnels techniques. Il sera animé par quatre co-directeurs, et doté d’un comité de pilotage. Il s’appuie sur les laboratoires Institut Foton et Lab-STICC.

Michel Morvan Enseignant chercheur au département Optique co-directeur du Lab Optic

« Un aboutissement et une forme de consécration », se réjouit Michel Morvan, enseignant-chercheur au département Optique d’IMT Atlantique, co-directeur du Lab-Optic. « Nos équipes se connaissent depuis longtemps. Nous avons travaillé ensemble sur de nombreux projets, régionaux et nationaux. Nous appartenons tous à l’écosystème breton de la photonique. C’est un pallier important, qui va nous permettre d’avancer plus vite. » Certains des partenaires collaborent déjà sur le projet européen Embrace, dédié aux technologies d’amplification (architecture réseaux, composants avancés…) pour augmenter la bande de transmission par fibre.

Le laboratoire sera animé par quatre co-directeurs, et doté d’un comité de pilotage. Côté IMT Atlantique, le laboratoire fera aussi appel à des enseignants-chercheurs du département Mathematical and Electrical Engineering (MEE), pour leurs apports sur l’Intelligence Artificielle et les codes correcteurs d’erreurs.  Quant aux locaux, ils seront répartis sur quatre sites, entre Lannion et Brest - en attendant, peut-être, la création de locaux communs.

Le Lab'Optic se consacrera à accroître la capacité et le débit des réseaux optiques. Un sujet crucial, pour les opérateurs comme pour nombre d’entreprises, qui affichent des besoins sans cesse plus importants : « En un an, le trafic internet en France a augmenté de 23 % » souligne Michel Morvan. « En Afrique, la hausse atteint même 40 %. Les opérateurs doivent gérer ce trafic et répondre à une demande qui augmente de façon continue. Certes, il serait possible de renforcer les réseaux en installant de nouvelles fibres. Mais cela coûterait très cher. »

Trois axes de travail ont été définis.

  • D’abord, l’accroissement de la capacité de transmission des réseaux optiques pour Internet dont l’objectif serait de multiplier la bande passante par 5 ou 10 - sans changer les infrastructures de câbles actuelles.
  • Deuxième sujet d’étude, l’augmentation de la capacité d’accès pour les abonnés, qui passe aussi par le réseau optique. Il s’agit là de mutualiser cette infrastructure entre les différents utilisateurs (particuliers, entreprises, antennes des opérateurs de réseau mobile…), afin d’augmenter le trafic. « Nous espérons multiplier par 4 le débit pour l’abonné résidentiel, pour atteindre 10 Gbits/seconde à l’horizon 2030 », indique le chercheur. En ligne de mire, la prochaine génération de norme de téléphonie mobile, la 6G, qui s’inscrit dans cette perspective.
  • Enfin, un troisième enjeu consiste à améliorer les algorithmes de traitement du signal - là encore, pour accroître le débit de transmission. Pour cela, les chercheurs comptent notamment utiliser des processeurs correcteurs de signaux. Des outils de plus en plus complexes, qui font appel aux plus récentes avancées en matière d’IA.
laboptic ENSSAT IMT Atlantique ENIB Orange décembre 2023
lancement LabOptic à l'ENSSAT

Les différentes parties prenants et les acteurs de l'Optique  s'étaient donnés rendez-vous à Lannion dans les locaux de l'ENSSAT en décembre 2023 afin de lancer officiellement le laboratoire commun Lab'Optic

L’équipe du Lab’Optic prévoit de mener plusieurs projets en parallèle. Sans compter que de nouvelles thématiques de recherche pourraient également émerger par la suite. Par exemple autour de la communication quantique optique - un sujet « dans l’air du temps », notamment pour la cybersécurité.

Compte tenu de la complexité des technologies à mettre en œuvre, il est devenu très difficile pour un acteur seul, université ou entreprise, de disposer des équipes et des matériels nécessaires notamment pour des raisons de coût : le prix de certains appareils - un générateur de signaux ou un oscilloscope de pointe, par exemple - peut atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros. D’où l’intérêt d’une recherche partenariale. Le Lab’Optic pourra en outre bénéficier de financements du Contrat de plan Etat-Région pour l’acquisition de certains gros équipements. Déjà, un oscilloscope rapide a été demandé dans le cadre du CPER.

À côté d’Orange, quelques PME industrielles pourront aussi être associées aux travaux du nouveau laboratoire. Comme Ekinops, spécialiste des réseaux de transport optiques, et partenaire de longue date d’IMT Atlantique et d’Orange dans les projets.

Toutes les conditions semblent donc réunies pour un nouvel élan. La création de ce laboratoire commun devrait ainsi permettre aux différents partenaires d’enrichir leur production scientifique, d’améliorer leur visibilité, de renforcer leur attractivité… Et, à plus long terme, d’engager de nouveaux projets de recherche… « En définitive, c’est tout l’écosystème régional autour des télécommunications de pointe qui pourra bénéficier de ce nouvel outil », soulignent Michel Morvan et Erwan Pincemin, co-directeurs du Lab’Optic pour IMT Atlantique et Orange.

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Publié le 21.02.2024

par Priscillia CREACH

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