Après le succès du programme NanoFlueGas, l'école au travers de son centre commun avec ARMINES Systèmes Energétiques et Environnement - laboratoire GEPEA (UMR 6144), l’INERIS et l’entreprise TREDI amorcent une nouvelle étape dans l’étude de l’incinération des nanodéchets. Cofinancé par l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), le projet NanoWet s’intéressera au traitement des nano-déchets au sein de la filière d’incinération dite « haute température » (1100°C). Outre l’incidence des hautes températures sur les émissions d’aérosols, il s’agira d’évaluer les potentielles interactions entre les nanodéchets et les déchets organohalogénés et soufrés confiés à ces unités de traitement.
Des nanoparticules ou nanomatériaux, de natures et de formes variées, sont utilisés dans la plupart des secteurs d’activité : l’alimentaire, le bâtiment-construction, la chimie et l’agrochimie, la cosmétique, l’électronique, les matériaux, la santé, le textile ou encore les transports. En 2013, l’institut Woodrow Wilson dénombrait ainsi 1 628 nanoproduits ou produits de consommation contenant des nanoparticules, soit une augmentation de 24 % par rapport au précédent recensement effectué en 2010. La France produit aujourd’hui 274 667 tonnes de substances contenant des nanoparticules et en importe 122 464 tonnes.
Mieux évaluer et maîtriser la gestion et la sécurité des déchets contenant des nanoparticules
«Malgré ces chiffres en hausse constante, les études consacrées à la fin de vie des nanomatériaux manufacturés restent rares, et plus encore les travaux portant sur le comportement de la fraction nanoparticulaire lors de l’incinération.» explique Laurence Le Coq, directrice de la recherche. «Il n'existe d’ailleurs aucune réglementation spécifique à ce jour, française ou européenne, encadrant la gestion des déchets de nanoparticules au niveau de la fabrication, de l’usage ou de la fin de vie.» L’École des Mines de Nantes laboratoire GEPEA, en association avec l’INERIS et TREDI (Groupe Séché Environnement), a donc souhaité poursuivre les travaux entrepris en 2011 dans le cadre du projet NanoFlueGas et d’une thèse ADEME afin de compléter les premiers résultats obtenus qui ont montré qu’une variation de la température d’incinération et du débit d’air peut modifier les émissions en particules, et notamment en nanoparticules en sortie de four.
NanoWet étudiera l’interaction des nanoparticules avec d’autres déchets industriels
«Le projet NanoWet s’intéressera au traitement de nanodéchets en filière d’incinération «haute température» vers laquelle sont orientés les déchets organohalogénés et soufrés. Il s’agira de mieux comprendre l’influence des hautes températures (1 100°C) en phase de postcombustion sur la libération des nanoparticules contenues dans les nanodéchets et sur leur comportement dans des fumées contenant des gaz acides halogénés ou soufrés», précise Aurélie Joubert, enseignant-chercheur au département systèmes énergétiques et environnement.
Ces travaux s’attacheront par ailleurs à mesurer l’efficacité des équipements de traitement des fumées par voie humide dans l’élimination des nanoparticules et à dégager des préconisations pour le traitement par incinération des nanodéchets, afin de réduire les risques pour l’environnement et la santé.
Programme NanoFlueGas
par IMT Atlantique