L’industrie du futur et le « facteur humain ».
Titulaire de la chaire interdisciplinaire franco-australienne « Industrie du futur », Caroline Cao s’intéresse notamment à la place de l’humain dans les systèmes de production robotisés.
Le parcours du Professeur Caroline Cao s’est toujours déroulé sous le signe de l’interdisciplinarité. Spécialiste de bio-mécanique et des « facteurs humains », elle s’est longtemps consacrée au lien entre sciences de l’ingénieur (le numérique et la mécanique, en particulier) et santé. Elle a ainsi travaillé sur l’ergonomie des systèmes médicaux et sur l’apport de solutions innovantes comme la robotique ou la réalité virtuelle pour la chirurgie « mini-invasive ». En 2019, elle a rejoint le laboratoire nantais LS2N (1) sur le projet Artist (« Augmented Reality Technology and Innovative Solutions for Telemedecine »), dédié au développement de tuteurs intelligents pour les chirurgiens comme pour la Chaire Internationale RFI (Recherche, Formation, Innovation), Atlanstic 2020.
Depuis 2021, Caroline Cao est titulaire de la chaire « Industrie du futur », commune à IMT Atlantique, University of South Australia (UniSA), la Région Bretagne et l'Europe. Cette chaire est financée par le Feder (fonds européen de développement régional) de l'Union Européenne. Un enjeu stratégique pour l’école, qui entend se positionner en pointe sur ce sujet. Or le concept d’industrie du futur se situe, par nature, au point de rencontre de nombreuses disciplines - depuis l’informatique et l’IA jusqu’à la robotique, l’électronique ou les process industriels. Sans oublier des disciplines plus « soft » comme le management, la gestion de projet ou la sociologie.
Les travaux de Caroline Cao y ajoutent encore un autre facteur : la dimension humaine. « C’est un élément qui a longtemps été négligé, assure-t-elle. Nous devons mieux appréhender le comportement des opérateurs dans l’industrie, et leur façon d’adopter les technologies. Il faut concevoir des environnements de travail qui tiennent compte des limites physiques, psychologiques et émotionnelles des collaborateurs. » Exemple de cette démarche : Caroline Cao a étudié pour Airbus un projet de ligne automatisée de production d’un nouvel avion, qui permette aux humains et aux robots ou aux machines intelligentes de collaborer efficacement. De quoi, là encore, de mobiliser un large éventail de savoirs : ergonomie, human-robot collaboration, apprentissage profond…
Dans la même logique, la chercheuse a présenté un projet européen sur le rôle du travailleur dans la perspective de la révolution appelée « industrie 5.0 ». Un projet qui réunit des connaissances en facteurs humains, informatique, réalité virtuelle, intelligence artificielle, sociologie, éthique et droit ou psychologie - avec un focus particulier sur les aspects éthiques.
(1) Laboratoire des Sciences du Numérique de Nantes.
