
L’école doctorale « Spin » que dirige Sandrine Vaton compte 21 spécialités et fonctionne en lien avec pas moins de 8 unités de recherche. Omniprésente, l’interdisciplinarité y apparaît comme une évidence, mais aussi comme un facteur clé d’innovation.
L’interdisciplinarité fait partie de notre ADN
« L’interdisciplinarité fait partie de notre ADN » : pour Sandrine Vaton, qui dirige l’école doctorale SPIN (Sciences pour l’ingénieur et le numérique), le croisement et la « fertilisation » entre les disciplines sont à la fois une évidence et un impératif.
Rien de surprenant, en fait : portée par IMT Atlantique pour le compte de l’Institut Mines-Télécom et co-accréditée par l’ENSTA, l’école SPIN, créée à l’automne 2022 couvre en effet trois grands domaines : mathématiques et numérique, physique et sciences pour l’ingénieur, et sciences humaines et sociales. Trois domaines qui débouchent sur pas moins de 21 spécialités de doctorat. Quant aux enseignants-chercheurs qui dirigent les thésards, ils sont rattachés à 8 laboratoires différents (1). De quoi multiplier les échanges inter-disciplinaires.
« C’est une situation assez atypique parmi les écoles doctorales, qui affichent souvent un profil mono-disciplinaire, observe Sandrine Vaton. Cela nous conduit à encourager les travaux de recherche qui se situent à l’intersection de plusieurs domaines - notamment par l’attribution des financements de contrats doctoraux. »
Résultat, la plupart des quelque 320 thèses en préparation sont interdisciplinaires. « Analyse de données pour la compréhension de la dynamique des réseaux sociaux » ou encore « Traitement d’image pour la chirurgie assistée par ordinateur » : les exemples sont légion.
Des thématiques transverses à visée professionnalisante
L’enseignement dispensé fait également appel à des disciplines variées. A côté de cours en lien direct avec leur sujet de thèse, les doctorants se forment aussi à des thématiques « transverses », à visée professionnalisante. « L’objectif est d’élargir leur champ de vision, avec des notions sur des questions comme l’entrepreneuriat, la gestion de projet, le développement durable, la bibliographie ou la rédaction du manuscrit, poursuit la directrice. Toutes ces compétences leur évitent de s’enfermer dans un sujet pointu. »
Pour Sandrine Vaton, « apprivoiser les outils de deux domaines distincts et avoir un pied dans deux mondes différents implique de collaborer avec des experts d’autres spécialités. Cela favorise l’éclosion d’idées neuves et la créativité. Cette double expertise, qui aide à résoudre nombre de problèmes industriels, est un enjeu typiquement contemporain. »
L’interdisciplinarité apparaît ainsi comme un vecteur clé de l’innovation - laquelle est justement une autre des priorités stratégiques de SPIN. Le projet même de l’école a en effet été conçu autour des « 3i » : interdisciplinarité, mais aussi innovation et international.
Les liens étroits de l’école avec les entreprises poussent dans la même direction. « Environ un quart des thèses de SPIN font ainsi l’objet d’un contrat Cifre (2), rappelle Sandrine Vaton. Cela permet d’allier l’excellence scientifique du laboratoire au besoin industriel. » Un facteur d’innovation, là encore.
Quant à la dimension internationale, elle est également bien présente : « La moitié de nos doctorants de sont des internationaux, et un nombre significatif de thèses se préparent en co-tutelle avec des universités partenaires à l’étranger », souligne la responsable. Un moyen supplémentaire de favoriser les échanges et le croisement d’idées… Autant d’éléments qui permettent aux doctorants de SPIN d’avoir plusieurs cordes à leur arc.
- (1) Lab-STICC, LS2N, IRISA, GEPEA, IRDL, LATIM, LEGO, LEMNA.
- (2) Convention industrielle de formation par la recherche.