Les vingt ans de Subatech

Ce laboratoire dédié au nucléaire mène de front recherche fondamentale (notamment avec le CERN à Genève) et applications - par exemple dans le stockage des déchets ou le médical.

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Le 20 juin prochain, SUBATECH fêtera son vingtième anniversaire. Ce "laboratoire de physique subatomique et des technologies associées", fort de quelque 200 collaborateurs (chercheurs et techniciens) et d'un budget de 15 millions d'euros, fait la fierté de l'Ecole. Créé en 1994 sous la forme d'une unité mixte de recherche (UMR), sous la triple tutelle de l'école, de l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (CNRS-IN2P3) et de l'Université de Nantes, SUBATECH s'est en effet taillé une solide réputation, tant en France qu'à l'international. Il multiplie les collaborations sur des projets d'envergure - notamment avec le CERN à Genève, dont il est l'un des centres de calcul. Il recrute des chercheurs de premier plan, en France et à l'étranger. Et ses travaux lui ont valu une impressionnante collection de distinctions scientifiques de premier plan. Une réussite que l'AERES (Agence d'évaluation de recherche et de l'enseignement supérieur), dans un rapport publié en 2011, saluait en termes élogieux : "SUBATECH a un impact considérable dans les différents programmes dans lesquels il est impliqué, et la plupart de ces programmes sont de haut niveau international." 

A quoi attribuer cette réussite ? D'abord à un positionnement original. "L'idée de départ, celle de Robert Germinet, qui dirigeait alors l'école, et de Georges Charpak, prix Nobel de physique, était de faire collaborer des chercheurs du CERN, très orientés vers la recherche fondamentale, avec d'autres plus tournés vers la pratique et les applications industrielles, explique Bernd Grambow, le directeur de Subatech. A l'époque, c'était à peu près inédit." Aujourd'hui encore, ce double ancrage dans la recherche de fond et à l'international reste un atout majeur pour l'école.

Un large spectre d'activités

Par la suite, SUBATECH a su engager ses équipes dans des domaines porteurs.

Les premiers mois, nous avions une grande marge de manoeuvre, se souvient Hans Gutbrod, qui dirigea le laboratoire de 1995 à 2001. Nous avons bâti un ambitieux programme de recherche, avec trois axes clés : les collisions de noyaux ultra-relativistes, la transmutation des déchets et la radio-chimie. Nous avons aussi lancé une filière doctorale dédiée au nucléaire. Dans toutes ces initiatives, nous avons toujours bénéficié d'un soutien très fort de l'école.

Peu à peu, SUBATECH est ainsi devenu un acteur important à l’LHC au CERN (étude d’état de la matière qui a existé quelques nanosecondes après le big-bang) et un acteur de référence pour la chimie du stockage nucléaire. Il dispose aussi de compétences reconnues dans les astro-particules, les études de la matière noire, et surtout la radio-chimie, avec une équipe d'une cinquantaine de personnes. "Cette alliance de la physique et de la chimie radioactive est une autre originalité forte", observe Jacques Martino, patron du laboratoire entre 2001 et 2010, et aujourd'hui à la tête de l'IN2P3/CNRS.

Sans oublier un autre pôle d'excellence : le médical. SUBATECH est en pointe pour l'utilisation des radio-nucléides pour l'imagerie ou la thérapie. "Le laboratoire a d'ailleurs beaucoup contribué à l'installation du cyclotron ARRONAX à Nantes, et à l'essor d'un pôle important de médecine nucléaire sur le site nantais", rappelle Jacques Martino.

Subatech élargit maintenant son registre vers d'autres domaines comme la métrologie, avec un projet de détecteur très performant, ou, ensemble avec le département SSG de l’école,les sciences sociales - par exemple avec des travaux sur les implications sociétales des nouveaux types de réacteurs.

Comme l'ensemble de la recherche publique, SUBATECH n'échappe pas aux coups de frein budgétaires. Mais ses liens étroits avec l'industrie et le médical, ainsi que la diversité de ses activités, lui permettent d'afficher une capacité d'autofinancement très supérieure à celle de la plupart des grands laboratoires et de maintenir son budget.

Il faut à tout prix préserver ce continuum allant de la recherche fondamentale aux applications, qui permet de travailler sur un large spectre de projets et de diversifier les ressources, insiste Jacques Martino. Ces différents travaux se nourrissent les uns des autres et débouchent sur de nombreuses synergies. C'est une démarche très porteuse.

Publié le 01.04.2014

par IMT Atlantique

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