Marsouin est un Groupement d’Intérêt Scientifique créé en 2002 à l’initiative du Conseil Régional de Bretagne. Il rassemble les équipes de recherche en sciences humaines et sociales des quatre universités bretonnes, de trois universités ligériennes et de trois grandes écoles (IMT Atlantique, Ensai et Sciences-Po Rennes) qui travaillent sur les usages des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Cela représente une vingtaine de laboratoires de recherche bretons et ligériens.
M@rsouin : un dispositif unique en France
L’originalité de Marsouin repose sur la mise en réseau d’équipes multi-disciplinaires en sciences humaines et sociales (droit, économie, gestion, sociologie, sciences de l’information et de la communication, géographie, etc) qui partagent un intérêt commun pour les bouleversements opérés par le numérique dans nos sociétés. Marsouin permet à ses chercheurs (plus de 200 enseignants-chercheurs impliqués dans des projets, appliqués et théoriques) de mutualiser des outils : expertises méthodologiques, d’une part, et structures de soutien à la recherche d’autre part. L’observatoire de Marsouin livre ainsi régulièrement un état des lieux des usages numériques en Bretagne. Les recherches Marsouin s’appuient également sur Loustic, laboratoire d’observation des usages des TIC.
Financé par le Conseil régional de Bretagne, tant pour sa mission de coordination de la recherche que pour sa mission d’observation des usages numériques, le Gis Marsouin est administrativement relié à IMT Atlantique.
Un pôle de recherche sur les usages des TIC
L’une des missions de Marsouin est ainsi de coordonner la recherche en SHS sur les usages des TIC à l’échelle des dix établissements d’enseignement supérieurs et de recherche de Bretagne affilés au Gis. Les membres de Marsouin contribuent notamment à l’animation du pôle « Société numérique » de la Maison des sciences de l’Homme de Bretagne.
À travers son appel à projet de recherche annuel, Marsouin impulse des projets de recherches interdisciplinaires. Cette pluridisciplinarité permet de multiplier les méthodologies et points de vue concernant les nouveaux usages numériques, fournissant ainsi aux décideurs, citoyens et chercheurs un outil de mesure et d’analyse unique en France. De plus, un séminaire rassemble chaque année en mai les chercheurs Marsouin ainsi que des chercheurs d’autres équipes de recherches en France et à l’étranger.
Les axes de recherche du Gis
La pluridisciplinarité du Gis implique une grande variété de thématiques de recherche, qui s’inscrivent malgré tout généralement dans les grands axes suivants.
Numérique et identités
Ici, on s’intéresse aux effets des interactions en ligne sur nos sociabilités et nos modes de construction identitaires. Certaines de ces interactions, notamment les interactions hommes machines (IHM), peuvent être saisies par des approches en psychologie cognitive, en psychologie sociale ou en ergonomie.
Numérique, économie du partage et modèles d’affaires
Ici, on observe les mutations liées aux outils numériques dans de nombreux secteurs d’activités marchands ou non. Il s’agit de caractériser de nouveaux écosystèmes et modèles d’affaires et de comprendre leurs potentialités en termes de création de valeur, d’emplois et de croissance économique.
Dans ce cadre, on observe particulièrement les dynamiques de production et de valorisation de données, liées aux modes de consommation et de production sur Internet.
Numérique, éducation et apprentissages
Ici, on parle des processus cognitifs et sociaux mobilisés dans les environnements numériques d’apprentissage : quelles technologies, quels enseignements et quelle didactique dans l’appropriation des savoirs ?
Ce thème mobilise tant la psychologie des apprentissages que les sciences de l’éducation ou celles de l’information-communication. Les approches d’évaluation ergonomique des environnements d’apprentissage, celles qui portent sur les pédagogies actives et les processus cognitifs mobilisés par les apprenants demeurent aussi pertinentes.
Numérique, organisation du travail et des entreprises
Ici, il est question du monde du travail. Les technologies de l’information et de la communication ont modifié les notions d’espace et de temps en renouvelant les interactions entre hommes et machines, entre collègues, hors et dans l’organisation. Ces nouveaux vecteurs de collaboration modifient les contours des communautés de travail et des frontières des entreprises.
Il s’agit, au fond, de comprendre les mille et unes manières dont le travail – et ceux et ce qui s’y rattachent – s’« accorde » avec les technologies de l’information et de la communication.
Numérique, médias, pratiques culturelles, droit & éthique
Ici, c’est le monde des médias que l’on déploie : circulation des informations, transformations du journalisme et des modes de production de l’information, pratiques informationnelles et culturelles en ligne etc.
Tout cela peut avoir partie liée tant avec des questions de démocratie, de citoyenneté, de pouvoirs et de militantisme qu’avec des aspects ordinaires des usages numériques dans le monde des médias.
Numérique, santé, e-inclusion
Ici, les recherches portent sur les usages numériques liés à la santé : consultation ou intervention médicale à distance, coordination des acteurs de la santé, auto-diagnostic et automédication, partages d’expériences de patients, etc.
Ces recherches interrogent tant le potentiel émancipateur que l’exclusion sociale, en lien avec les usages numériques en santé
Numérique, territoires & politiques publiques
Ici, on tente de saisir les effets spatiaux de l’Internet, en termes de dispersion ou de polarisation d’activités économiques, culturelles ou d’initiatives démocratiques.
On s’intéresse ainsi aux conditions de la croissance physique du réseau Internet dans les territoires, où se mêlent opérateurs privés et acteurs publics. On observe également les transformations des constructions identitaires et territoriales sous l’effet des médias.